Séquence 8 :3°B
Dire sa vie

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Vendredi 16 mai

( Tous les élèves ne sont pas présents: répétition théâtre)
Mais la séquence commence quand même. les élèves pourront consulter le cours sur internet.

           
(pour voir les images en grand , cliquez dessus)

Distribution d'une bande dessinée de Jochen Gerner, dessinateur à Lille.
. Après avoir distribué la première page su document discussion collective autour de deux questions:
qu'est ce que c'est? de quoi ça parle?
Les élèves repèrent qu'il s'agit d'un artiste qui raconte une année de sa vie.
- Ensuite analyse d'un extrait (le mois de mars).

L'objectif de cette activité est d'identifier le rôle du texte et des images, les élements de l'autobiographie et les modes d'écriture.
Les élèves en ont s conclu que l'auteur:
parlait de sa vie privée ' ( de toutes petites choses, jusuqu'à des événements plus importants)
parlait de sa vie professionnelle
parlait de la vie du mond
e.

Pour ce faire, nous avons vu qu'il utilisait:
des phrases nominales.
des petits récits en je qui racontent des anecdotes,
des opinions et des arguments.


Désormais , chacun doit raconter son année 2002 2003 (de juin à mai.) à la façon de l'auteur.( types de textes, vie personnelle, vie professionnelle, vie du monde)
Pour ce faire, il est possible de préparer ses souvenirs et reconstrurie une chronologie " comme si elle était écrite sur la page sommaire annuel d'un agenda". Le travail est à rendre pour mercredi.

Lundi 19 mai.

Brevet Blanc EPS ( pas de cours de français)

Mercredi 21 mai

Retour sur l'autobiographie façon BD.
Des questions de retour réflexif qur la tâche proposée sont données. Elle visent toutes à poser les notions de choix, de censure, de communication et du sens de l'autobiographie.
Autre Expérience autobiographique. Chacun choisit une photo et raconte un souvenir. ( activité présentée par Marlène Constant) Débat autour des consignes. Les élèves se mettent à écrire avec un sérieux et une concentration etonnantes. " C'est la première fois que je parle de moi avec autant de sérieux! Puis-je dire ce que je pense vraiment? Je ne veux que vous comme lecteur! J'ai commencé à écire et j'ai déchiré mon texte: ce que j'écrivais était trop personnel! Monsieur, puis-je mentir? ...etc."
Toutes ces questions problématisent le rapport à l'écriture autobiographique et seront reprises lundi.

Vendredi 23 mai

Sortie au LP de La Bassée ( pas de cours)

Lundi 26 mai
Retour sur les textes écrits . Pour ce faire, lecture d'un texte de Ph Lejeune, sur l'écriture autobiographique des adolescents ( voir le texte).
Première travail:
Quelles sont les raisons qui permettent d'expliquer l'écriture autobiographique adolescente?
Avec lesquelles êtes-vous d'accord? ( vous analyserez votre expérience en classe, dasn votre pratique quotidienne)
deuxième travail:
Synthèse orale.

On écrit pour

" raconter au jour le jour " :

- Pour ne pas oublier certains moments.
- Pour se rappeler bons moments, plus tard.
- C'est difficile de retrouver des souvenirs du passé mais il est important qu'ils reviennent..
"se dire la vérité " :
- C'est important d'être franc avec soi-même, de ne pas se cacher la réalité. En l'écrivant, on l'admet.
- On comprend mieux quand on écrit, on apprend à lire notre vie.
" apprendre à écire, à entrer dans la littérature".
Parfois on s'invente une propre histoire. On rentre dans la littérature, ainsi que dans l'écriture.
Ceux qui n'aiment pas écrire soudain ont des choses à dire. Ils découvrent le pouvoir des mots.
" se confier" :
- On ne peut pas tout dire à tout le monde: le journal n'est que du papier et donc il nele répète pas.
- Le destinataire c'est nous-même . L'écriture nous permet de prendre de la distance.
- Ca fait du bien d'écrire : on se " vide "
- Il faut surtout " vider " les moments négatifs et garder les bons.
" communiquer" :
- Sa tue la solitude, mais en même temps on " s'enfonce " dans la solitude, le journal ne répond pas à nos doutes, à nos questions.
- On s'imagine qu'on appartient aux vivants , sans le vouloir ni le savoir.
" Pour guider sa vie " :
- Pour pouvoir voir ses erreurs et en prendre leçon.
- Voir ce qu'il faut faire plus tard, à partir de ce que l'on à écrit du passé.

Deuxième partie: mensonge et vérité: les pactes autobiographiques:
Distributution de cinq pactes autobiographiques. ( voir textes) à lire pour mercredi.

Mercredi 28 mai

Première heure. Après lecture collective les élèves choisissent deux pactes autobiographiques et en font l'analyse en répondant au questionnaire suivant:


Questions

1. Quels sont les destinataire(s) du texte?
2. A quelle époque de la vie de l'auteur ce texte a-t-il été écrit?
3. Quels sont les buts avoués de l'autobiographie présentée par l'extrait choisi?
4. Que dit le texte sur les façons d'écrire qui seront mises en œuvre dans l'autobiographie?
5. Que dit le texte de "la vérité"?
6. Que dit-il du mensonge, de l'oubli, de l'imagination?
7. Que pensez-vous de la sincérité des auteurs?


Moment collectif de synthèse: Les élèves perçoivent que la notion de pacte autobiographique " s'il est une promesse de transparence" n'est pas pour autant un gage de vérité. Les affirmations "exagérées"de Rousseau, les doutes de Tolstoï, les déclarations de Semprun et de Giono, montre que l'écriture est nécessairement mensonge. Entre les envies de vérité et leur écriture, les effets littéraires, les choix des mots et l'imagination que l'on convoque pour " boucher les trous de la mémoire" il existe un espace littéraire où "l'art et la création" prennent toute leur place.
Pour finir l'heure dictée dialoguée sur les accords du participe passé ( extrait d'un texte autobiographique).

Vendredi 30 mai

Distribution d'un groupement de textes sur " les façons d'écrire l'autobiographie". ( voir les textes) Les élèves doivent renseigner un tableau sur trois textes qu'ils choisissent. . Le travail est à terminer pour lundi.

Lecture d’un groupement de textes.

Vous avez sous les yeux divers textes autobiographiques. Parmi ces textes, choisissez-en quatre différents et analysez-les selon la grille proposées ci-dessous. Vous donnerez, à chaque fois des exemples précis tirés du texte.

Questions

       

Type de texte (récit, lettre, etc…)

       

De quoi parle le texte ?

       

Qui raconte ?
(présentation rapide du narrateur)

       

Quelle(s) est (sont) l’(les) époque(s) évoquée(s) ?

       

But du texte (dans quelle intention est-il écrit ?)

       

A qui est-il adressé ? Qui est le lecteur ?

       

Quel est l’effet sur moi, lecteur ?

       

Quels sont les temps dominants ? (Expliquer leur em-ploi)

       

Que dire du style, du vocabulaire utilisés ?

       

Quand le texte a-t-il été écrit ?

       

Quelle est la part de souvenir vrai ? Celle de la recréation, voire de l’invention ?

       

Synthèse : A partir des quatre textes analysés et de tous les textes lus pendant la séquence, que pouvez-vous dire sur l’écriture de soi ?


Lundi 2 juin.

Suite du travail. les élèves font la synthèse finale et rédigent un paragraphe explicatif à terminer pour mercredi.

Mercredi 4 juin
Fin de la séquence par un brevet blanc.
Brevet blanc en groupe: l'autobiographie. Après un premier temps de découverte du texte et d'échanges autour de ce texte, les élèves travaillent en groupe. Le travail est très sérieux .

En regardant des photographies, Anny Duperey cherche à retrouver les souvenirs de sa petite enfance perdus à la suite d'un grave choc émotionnel.


Les maillots qui grattent


Oh ! Une réminiscence ! Un vague, très vague souvenir d'une sensation d'enfance : les maillots tricotés main qui grattent partout lorsqu'ils sont mouillés... Ce n'est pas le plus agréable des souvenirs mais qu'importe, c'en est au moins un.
Et je suis frappée de constater encore une fois, en regardant sur ces photos les vêtements que nous portons ma mère et moi, que tout, absolument tout, à part nos chaussures et les chapeaux de paille, était fait à la maison. Jusqu'aux maillots de bain.
Que d'attention, que d'heures de travail pour me vêtir ainsi de la tête aux pieds. Que d'amour dans les mains qui prenaient mes mesures, tricotaient sans relâche. Est-ce pour me consoler d'avoir perdu tout cela, pour me rassurer que je passai des années à fabriquer mes propres vêtements, plus tard ?
Et puis qu'importe ces histoires de vêtements, de maniaquerie couturière, et qu'importe cette si vague réminiscence des maillots qui grattent, si fugitive que déjà je doute de l'avoir retrouvée un instant... Ce qui me fascine sur cette photo, m'émeut aux larmes, c'est la main de mon père sur ma jambe. La manière si tendre dont elle entoure mon genou, légère mais prête à parer toute chute, et ma petite main à moi abandonnée sur son cou. Ces deux mains, l'une qui soutient et l'autre qui se repose sur lui.
Après la photo il a dû resserrer son étreinte, m'amener à plier les genoux, j'ai dû me laisser aller contre lui, confiante, et il a dû me faire descendre du bateau en disant "hop là !", comme le font tous les pères en emportant leur enfant dans leurs bras pour sauter un obstacle.
Nous avons dû gaiement rejoindre ma mère qui rangeait l'appareil photo et marcher tous les trois sur la plage. J'ai dû vivre cela, oui...
La photo me dit qu'il faisait beau, qu'il y avait du vent dans mes cheveux, que la lumière de la côte normande devait être magnifique ce jour-là.
Et entre mes deux parents à moi, si naturellement et si complètement à moi pour quelque temps encore, j'ai dû me plaindre des coquillages qui piquent les pieds, comme le font tous les enfants ignorants de leurs richesses.

Anny Duperey, Le voile noir

QUESTIONS (15 POINTS)

I - L'IRRUPTION DU SOUVENIR (4 POINTS)
1. a. Dans les lignes [Oh! Une réminiscence...] à [...sont mouillés...], relevez les différents signes de ponctuation. (0,5 point)
b. Que constatez-vous dans le rythme de ces phrases ? (1 point)
c. Quel effet l'auteur cherche-t-il à produire ? (1 point)

2. a. De [Oh! Réminiscence...] à [...c'en est au moins un.], relevez deux termes appartenant au champ lexical de la mémoire. (1 point)
b. Quelle différence de sens faites-vous entre eux ? (1 point)

II - LE ROLE DE LA PHOTOGRAPHIE (3 POINTS)

3. a. A partir de [et qu'importe ...], par quel détail de la photographie le regard d'Anny Duperey est-il arrêté ? (0,5 point)
b. Relevez un procédé mettant en valeur ce détail. (0,5 point)
c. Pourquoi Anny Duperey est-elle émue "aux larmes" ? Justifiez votre réponse à l'aide de citations. (1 point)

4. Quelle est la représentation du père qui se dégage de la scène décrite ? (1 point)

III - LA RECOMPOSITION DU PASSE (8 POINTS)

5. De [Et puis...] à [... de leurs richesses.], le verbe "devoir" est employé à plusieurs reprises.
a. Relevez deux expressions où on le rencontre à deux temps différents que vous nommerez. (1 point)
b. Réécrivez les deux expressions relevées en supprimant "devoir" et en opérant les transformations grammaticales nécessaires. (1 point)
c. Quelle modification de sens cela entraîne-t-il ? (1 point)

6. "Ce qui me fascine..."
"... comme le font tous les enfants..."
a. Quelles sont les valeurs respectives du présent dans ces deux expressions ? (1 point)
b. Quels sont les temps verbaux utilisés pour évoquer le passé ? (1 point)
c. Pourquoi sont-ils employés en complément du présent ? (1 point)

7. Que veut nous faire comprendre Anny Duperey à travers le titre de ce chapitre "Les maillots qui grattent" ? (1 point)

8. En vous appuyant sur vos réponses précédentes dites à quel genre littéraire appartient ce texte. (1 point)

REECRITURE (4,5 POINTS)
Réécrivez de "Et je suis frappée" ... à "de la tête aux pieds" en remplaçant "je" par "les deux sœurs" et le présent par l'imparfait.



Complément grammatical.

Les présentatifs et la mise en relief


Les présentatifs sont des mots ou locutions permettant la mise en relief d'un mot ou d'un groupe de mots. Comparez : elle a raison et c'est elle qui a raison. Les présentatifs sont appelés ainsi car la plupart permettent de présenter un être ou une chose :
Voici mon frère. C'est le théâtre municipal.

1. La locution c'est, à tous les temps et tous les modes, souvent suivie de qui, dont, où ..., est le présentatif le plus courant.
C'étaitqu'il demeurait.

Lorsque c'est est employé seul en tant que présentatif, on peut le considérer comme un verbe impersonnel dont c' serait le sujet grammatical :

Dans la langue soutenue, la locution c'est devient ce sont, lorsqu'elle est suivie d'un groupe nominal ou d'un pronom au pluriel, à l'exception des pronoms personnels nous et vous.
Ce sont des oiseaux. Ce sont les miens. C'est vous.

2. La locution impersonnelle il y a devient un présentatif lorsqu'elle est suivie de qui, que, etc…
Il y aura bientôt un an qu'il est parti.

3. Voici, voilà, suivis ou non de qui, que, etc... sont également des présentatifs.
Voici l'hiver. Voici l'hiver qui vient.
Voici venir l'hiver. Le voici.


4) Il y a d'autres façons de mettre en relief un mot ou une expression :
a) bouleverser l'ordre des mots : Pâle, elle avançait ( épithète détachée)
b) L'anaphore ou la répétition : ma main, ma petite main sur son genou.
c) la redoublement par un pronom : ma main, ma main à moi.