Montpellier 2002

Lettre de Vlad (1)

US Est

Ma chère Estelle,

Tu ne vas pas le croire, je t'écris dans l'avion entre Moscou et Leningrad. De mon vieux pays dont je vous ai tant rebattu les oreilles. Tu te rappelles, des heures entières, et on finissait par pleurer tous les trois !
Je ne sais pas si c'est ce voyage, d'entendre parler ma langue partout (dans l'avion en ce moment, comme un ressac(2) tiède), mais je suis tout remué et je n'arrête pas de penser à vous.
Excuse-moi pour cette lettre que je t'ai envoyée. La tienne était si courte, sans même un numéro de téléphone où t'appeler, cela m'a mis en fureur. Est-ce que tu avais pu oublier notre amitié ? Etait-il possible que tu m'écrives juste pour me demander un service, sans me parler de toi, de ce que tu as fait après ... pas de nouvelles, disparue, envolée, et soudain quelques lignes après tant d'années ! Et maintenant ma colère est tombée, je me rappelle comment vous étiez tous les deux si imprévisibles ...
Je vous revois dans votre immense appartement, toutes ces fenêtres, la lumière sur le parquet vide, le piano et la barre sur le mur.
Estelle, cette espèce de télégramme qu'était ta lettre m'a fait froid dans le dos, mais maintenant je pleure. Sans vous, sans votre générosité, je ne sais pas comment j'aurais survécu, et surtout quand je suis si vite tombé de la gloire dans l'oubli. Ecrivain fêté un jour et abandonné presque aussitôt !
Je n'ai pas oublié, oh si l'argent pouvait suffire !
Ma chère petite, daragaïa Estellenka (3), je ne suis plus pauvre, et je n'ai pas versé de larmes depuis longtemps, mais tu vois je sais encore comment on fait. [...]
Estelle, ce que tu me demandes est impossible. Ce genre de choses, c'est fini pour moi. Vous ne vouliez pas y croire mais c'était vrai, finished, kontcheno(4 )! Que toutes choses et toutes gens aillent à leur perte, je n'essaierai plus d'en faire la chanson, comme dit le proverbe !
Je travaille toujours dans la publicité, je ne supporte plus que cette sorte d'écriture, tu vois.
Les sacs, ça m'a lancé, tu te rappelles, les douze sacs-pochettes en douze teintes comme les douze mois de l'année [...]
J'ai continué là-dedans, et je fais aussi des dessins pour les foulards Trismégiste, ça me permet de voyager, ils m'ont envoyé en US Est chercher des idées, c'est à la mode maintenant tu sais, la Russie. C'est la première fois que j'y retourne depuis qu'on se connaît, et j'y retourne comme je l'ai toujours voulu, selon mes termes à moi.
Tu vois que tout cela n'a rien à voir avec ce que tu me demandes. Comment pourrais-je, Estelle, moi qui ne peux plus même écrire mes propres récits ! Sans parler des problèmes de traduction, que tu as passés sous silence (à côté de moi, il y a mon assistant, qui me corrige ma lettre au fur et à mesure, "ressac" c'est de lui, c'est ce qui m'a fait penser aux sacs). Et puis enfin cette Tirésia, je ne sais même pas qui c'est, vous ne m'en avez jamais parlé.
Estelle, pardonne-moi.

Au revoir galoubka, moia daragaïa galoubka(5), c'était votre docteur russe qui vous appelait comme ça, Minor n'est-ce pas, celui qui avait peur de son Major, tu vois, je n'ai rien oublié de vous ...

Vlad

US Est, tu te rappelles ce qu'on disait ? Etats Unis de l'Est, cela va venir, tu vas voir ...

Pierrette Fleutiaux
Nous sommes éternels,
1990

1 Vlad : abréviation du prénom Vladimir.
2 Ressac : mouvement des vagues qui se retirent.
3 Dragaïa Estellenka : chère petite Estelle.
4 Finished, Kontecheno : fini, terminé, en anglais et en russe.
5 Galoubka, moia daragaïa galoubka : colombe, ma chère colombe.

QUESTIONS SUR LE TEXTE : 15 POINTS

I - L'Echange : 5 points

1° - Qui désigne "tu" dans la lettre ? Quelles autres expressions désignent également "tu" ? (1,5 point)

2° - "US Est, tu te rappelles ce qu'on disait ? Etats Unis de l'Est, cela va venir, tu vas voir ...''. En observant la place de ce passage dans la lettre, dites à quoi il sert. Quel nom est habituellement donné à une formule ainsi placée. (1,5 point)

3° - Quelles sont les intentions de Vlad dans cette lettre ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte. (2 points)

II - Le passé : 5 points

1° - Quels sont les différents métiers exercés par Vlad ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte. (1,5 point)

2° - Quelles époques pouvez-vous distinguer dans la vie de Vlad ? Recopiez une phrase correspondant à chacune de ces époques. (1,5 point)

3° - Dans quel(s) but(s) Vald rappelle-t-il le passé avec insistance ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte. (2 points)

III - Vlad et Estelle : 5 points

1° - Quels sentiments Vlad éprouve-t-il à l'égard d'Estelle quand il écrit cette lettre ? Justifiez votre réponse en vous appuyant du texte. (2 points)

2° - D'après vous, qu'est-ce qu'Estelle a demandé à Vlad ? Justifiez votre réponse en prenant appui sur le texte. (2 points)

3° - " Que toutes choses et toutes gens aillent à leur perte, je n'essaierai plus d'en faire la chanson, comme dit le proverbe !". Donnez le sens, en contexte, du terme "chanson".
(1 point)

IV - Réécriture : 5 points

"Excuse-moi pour cette lettre que je t'ai envoyée." ... "de ce que tu as fait après"
Réécrivez le passage en remplaçant "tu" par "vous". Vous effectuerez toutes les transformations nécessaires.

Réponses aux QUESTIONS

I - L'échange

1° - Dans le texte, le pronom personnel "tu" de la deuxième personne du singulier désigne Estelle, le destinataire de la lettre (0,5). "Tu" est aussi désigné par les expressions : "ma chère petite, daragaïa Estellenka" (0,5) et "galoubka moia daragaia daloubka" (0,5).

La difficulté de cette question tenait dans le fait qu'il ne fallait pas oublier ces deux dernières expressions pour avoir la totalité des points.

2° - On pourra se contenter de dire qu'il s'agit d'une phrase oubliée, ou d'un rajout. Mais on attend ici l'expression post-scriptum ou à la rigueur P. S.. Pour ceux qui ne connaissent pas l'orthographe exacte du mot, pas de panique ! les correcteurs étaient tenus de se montrer indulgents (1,5).

Quant à ceux à qui cette notation aurait échappé, ils pouvaient récupérer au moins un demi-point en ayant analysé le sens de cette expression et en la mettant en rapport avec le reste du texte.

3° - Dans cette lettre Vlad veut :
- s'excuser auprès d'Estelle de lui avoir répondu sèchement une première fois : "excuse-moi pour cette lettre que je t'ai envoyée. La tienne était si courte..." ;
- faire connaître ses sentiments à Estelle qu'il n'a pas revue depuis de nombreuses années : "sans vous, sans votre générosité, je ne sais pas comment j'aurais survécu..." ;
- faire part de son impossibilité d'accéder à la demande d'Estelle : "ce que tu me demandes est impossible".

L'idéal dans ce genre de réponses et de savoir donner une analyse, en s'appuyant sur une ou deux expressions du texte. La qualité de la réponse et la répartition des deux points était laissée à l'appréciation du correcteur. Cependant on prévoyait de donner 1 point pour l'impossibilité et 1 point pour l'une ou l'autre des deux autres raisons.

II - Le passé

1° - Les différents métiers exercés par Vlad sont :

- le métier d'écrivain : "écrivain fêté un jour et abandonné aussitôt [...] moi qui ne peux plus même écrire mes propres récits" (0,5) ;
- le métier de dessinateur publiciste : "je travaille dans la publicité [...] je fais aussi des dessins pour les foulards Trismégiste" (0,5).

2° - Dans la vie de Vlad, on peut distinguer trois époques :

Le passé :
On devra cependant distinguer deux périodes : l'une implicite renvoie à un passé lointain où il vivait en Russie. Vlad est russe il dit "mon vieux pays [...] ma langue" (0,5) : l'autre explicite qui évoque la période pendant laquelle il a été aidé par Estelle : "Sans vous, sans votre générosité, je ne sais pas comment j'aurais survécu..." (0,5).

Le présent :
L'époque présente où il écrit à Estelle : "je t'écris dans l'avion entre Moscou et Leningrad". L'auteur utilise des présents d'actualité (0,5).

On pouvait cependant distinguer deux types de présents, le présent qui coïncide strictement avec le moment de l'écriture de la lettre dans l'avion et un présent un peu plus large qui correspond avec la période qui englobe le voyage de Vlad : "je fais aussi des dessins.." et se situe longtemps après son départ : "après tant d'années".

3° - Vlad rappelle le passé de manière à émouvoir Estelle et à lui faire accepter son refus. Il cherche ainsi à la persuader de son impossibilité à lui donner satisfaction. Il rappelle aussi le passé par nostalgie d'une époque révolue, mais chérie (2).

Il y avait plusieurs manières d'envisager une réponse satisfaisante à cette question. On pouvait cependant distinguer trois étapes dans l'argumentation :
- la réaction devant le service demandé par Estelle et le rappel des circonstances de l'envoi d'une première lettre : "Etait-il possible que tu m'écrives juste pour me demander un service, sans me parler de toi, de ce que tu as fait après" ;
- la manière dont Vlad évoque le passé et son émotion : "je n'ai pas versé de larmes depuis longtemps" ;
- l'incapacité où il se trouve de satisfaire Estelle : "ce genre de choses, c'est fini pour moi".

III - Vlad et Estelle

1° - En écrivant cette lettre, Vlad éprouve de la tendresse et de l'amitié pour Estelle qu'il a envie de revoir. Il éprouve également de la gratitude car elle lui a permis de survivre lorsqu'il était un pauvre émigré russe. C'est pourquoi il est gêné de refuser ce qu'elle lui demande, mais cela lui est impossible :
- la tendresse (0,5) : "Ma chère petite, daragaïa estellenka [...] galoubka moia daragaia daloubka" (0,5) ;
- l'amitié (0,5) : "Tu vois, je n'ai rien oublié de vous..." (0,5).

Il était possible de citer d'autres expressions qui prouvaient l'amitié ou la tendresse de Vlad, l'essentiel étant de bien distinguer analyse et exemples.

2° - Estelle a probablement demandé à Vlad d'écrire un récit, de raconter l'histoire de Tirésia (1). La phrase qui éclaire cette hypothèse est : "comment pourrais-je, Estelle, moi qui ne peux même plus écrire mes propres récits ? Cette Tirésia, je ne sais même pas qui c'est. Vous ne m'en avez jamais parlé" (1).

Il paraît difficile d'accepter d'autres réponses en dehors de l'idée de récit. Les correcteurs pouvaient néanmoins juger de la pertinence des hypothèses formulées et de leur justification. Là encore les points étaient répartis entre l'analyse et les exemples tirés du texte.

3° - Le mot "chanson" a ici le sens large de récit (0,5) : "je ne peux même plus écrire mes propres récits" (0,5).

IV - REECRITURE

Excusez-moi pour cette lettre que je vous ai envoyée. La vôtre était si courte, sans même un numéro de téléphone où vous appeler, cela m'a mis en fureur. Est-ce que vous aviez pu oublier notre amitié ? Etait-il possible que vous m'écriviez pour me demander un service sans me parler de vous, de ce que vous avez fait après...

Il y avait huit deuxièmes personnes du singulier à remplacer par la deuxième personne du pluriel, comptées 0,5 point par transformation réussie et 1 point était attribué si, ayant obtenu les quatre points, le candidat avait recopié le reste du texte sans aucune erreur.




NANTES 2001

J'ai Marseille au cœur

Je suis né à Marseille. De père italien et de mère espagnole. D'un de ces croisements dont la ville a le secret. Naître à Marseille n'est jamais un hasard. Marseille est, a toujours été, le port des exils, des exils méditerranéens, des exils de nos anciennes routes coloniales aussi. Ici, celui qui débarque un jour sur le port, il est forcément chez lui. D'où que l'on vienne, on est chez soi à Marseille. Dans les rues, on croise des visages familiers, des odeurs familières. Marseille est familière. Dès le premier regard.
C'est pour ça que j'aime cette ville, ma ville. Elle est belle pour cette familiarité qui est comme du pain à partager entre tous. Elle n'est belle que par humanité. Le reste n'est que chauvinisme. De belles villes, avec de beaux monuments, il y en a plein l'Europe. De belles rades, de belles baies, des ports magnifiques, il y en a plein le monde. Je ne suis pas chauvin. Je suis marseillais. C'est à dire d'ici, passionnément, et de tous les ailleurs en même temps. Marseille, c'est ma culture du monde. Ma première éducation du monde.
C'est par ces routes de navigation anciennes, vers l'Orient, l'Afrique, puis vers les Amériques, ces routes réelles pour quelques-uns d'entre nous, rêvées pour la plupart des autres, que Marseille vit, où que l'on aille. Paris est une attraction. Marseille est un passeport. Quand je suis loin, et cela m'arrive souvent, je pense à Marseille sans nostalgie. Mais avec la même émotion que pour la femme aimée, délaissée le temps d'un voyage, et que l'on désire de plus en plus retrouver au fur et à mesure que passent les jours.
Je crois à cela, à ce que j'ai appris dans les rues de Marseille, et qui me colle à la peau : l'accueil, la tolérance, le respect de l'autre, l'amitié sans concession et la fidélité, cette qualité essentielle de l'amour. (...)
J'aime croire - car j'ai été élevé ainsi - que Marseille, ma ville, n'est pas une fin en soi. Mais seulement une porte ouverte. Sur le monde, sur les autres. Une porte qui resterait ouverte, toujours.

Marseille, Jean-Claude IZZO.
Edition Hoëbeke, 2000


QUESTIONS ( 15 points )

I - L'expression de soi ( 7,5 points )

1. a) Relevez les pronoms personnels sujets dans le premier paragraphe.
b) Dites à qui renvoie chacun d'eux. ( 1,5 point )

2. Quel est le pronom personnel dominant dans le texte ? ( 0,5 point )

3. Réécrivez la phrase " Ici, celui qui débarque un jour sur le port, il est forcément chez lui. " en changeant la construction pour qu'elle appartienne à un registre de langue plus soutenu. ( 1 point )

4. a) Expliquez le sens de l'adjectif " familier ".
b) Relevez un nom de la même famille dans la suite du texte. ( 1,5 point )

5. "Je crois à cela, à ce que j'ai appris dans les rues de Marseille, et qui me colle à la peau : l'accueil, la tolérance, le respect de l'autre, l'amitié sans concession et la fidélité, cette qualité essentielle de l'amour."
a) Identifiez les temps des verbes de la phrase.
b) Justifiez leur emploi. ( 2 points )

6. A quel genre littéraire peut-on rattacher ce texte? ( 1 point )

II - Marseille ( 7,5 points )

1. "Paris est une attraction. Marseille est un passeport."
a) La même figure de style est ici employée deux fois. Quel nom lui donne-t-on?
b) Trouvez un autre exemple dans le texte.
c) Expliquez l'emploi du présent. ( 1,5 point )

2. a) Relevez dans le passage allant de " C'est pour ça..." jusqu'à "...de l'amour", le champ lexical du sentiment.
b) Déduisez-en la nature de la relation que l'auteur entretient avec Marseille. ( 1,5 point )

3. a) Expliquez dans le contexte le sens du mot " tolérance ".
b) Trouvez dans le texte un nom de sens contraire. ( 1,5 point )

4. Trouvez trois raisons qui expliquent que l'auteur a " Marseille au cœur ". ( 3 points )

REECRITURE ( 4 points )

Réécrivez les passages suivants à la première personne du pluriel :
1. " D'où que l'on vienne, on est chez soi à Marseille. Dans les rues, on croise des visages familiers, des odeurs familières."

2. " J'aime croire - car j'ai été élevé ainsi - que Marseille, ma ville, n'est pas une fin en soi."
Vous n'oublierez pas d'effectuer tous les changements nécessaires.

REPONSES AUX QUESTIONS

I - L'expression de soi (7,5 points)

1. a) Voici les pronoms personnels sujets dans le premier paragraphe : "je", "il", "on"
b) "je" renvoie au narrateur, l'auteur Jean-Claude Izzo,
"il" représente celui qui arrive à Marseille pour s'y installer, ou un simple voyageur, touriste, "on", pronom indéfini, évoque tout type de personnes, tout type de populations, origines, classes sociales qui se croisent et cohabitent à Marseille, ce qui montre bien le caractère cosmopolite de la ville.

2. Le pronom personnel dominant dans le texte est le pronom "je", ce qui est attendu puisqu'il s'agit d'un texte autobiographique où l'auteur développe ses sentiments et réflexions au sujet de Marseille.

3. En langage plus soutenu, la phrase "Ici, celui qui débarque un jour sur le port, il est forcément chez lui " est la suivante :
"Ici, celui qui débarque un jour sur le port est forcément chez lui"
Il fallait donc supprimer la reprise par le pronom "il" de celui, tournure du langage familier.

4. a) "familier" a le sens de "bien connu", "dont on a l'expérience habituelle", "ordinaire"
b) Le nom qui appartient à la même famille dans le texte est " familiarité".

5. a) "crois", "colle" sont au présent
" j'ai appris" est au passé composé.
b) C'est un présent d'actualité, temps du discours, qui permet d'ancrer le récit dans la situation d'énonciation, c'est-à-dire qui se réfère au moment où l'auteur écrit.
Le passé composé est le temps passé du discours. Il exprime le résultat présent d'une action passée : l'auteur évoque son expérience, son apprentissage, qui expliquent son analyse présente de la ville.

6. On peut rattacher ce texte à l'autobiographie puisque l'auteur évoque ses souvenirs personnels, sa vision subjective de la ville, ses réflexions propres.
Il est caractérisé par les nombreuses occurrences de pronoms personnels de première personne du singulier : "je", "me", "moi". De plus, ce texte présente une approche affective : "j'aime", "je ne suis pas chauvin", "même émotion que pour la femme aimée"

II - Marseille

1. a) Il s'agit d'une analogie, établissant une correspondance entre deux éléments différents mais qui offrent des ressemblances, sans utilisation de terme comparatif.
Mais on acceptera certainement métaphore, comparaison sans outil de comparaison.
b) Un autre exemple dans le texte : " Marseille, c'est ma culture du monde"
c) Le présent employé est un présent de vérité générale. Ce qu'énonce l'auteur a été, est, et restera vrai.

2. a) Voici les mots appartenant au champ lexical du sentiment : " aime, partager, passionnément, nostalgie, émotion, aimée, désire, amitié, fidélité, amour"
b) L'auteur entretient une relation affective avec Marseille, affective, passionnelle.
Il en parle comme d'une femme aimée qu'il ne peut pas quitter longtemps. C'est aussi le lieu de ses racines, sa ville d'enfance, le berceau de ses amours et de ses amitiés.

3. a) Dans le contexte, l'évocation de Marseille, ville cosmopolite "plaque tournante" de l'immigration depuis de nombreux siècles, la "tolérance" illustre le fait que les différentes populations, classe sociales, cohabitent sans réel problème, dans le respect de chacun.
Tolérance a donc ici son sens d'accepter ce qui est différent chez l'autre, donc accepter "l'Autre"
b) Dans le texte, un nom de sens contraire est "chauvinisme", synonyme de nationalisme, d'amour et d'intérêt exclusifs pour sa patrie, impliquant un rejet des autres.

4. Trois raisons qui expliquent que l'auteur a "Marseille au cœur ":

C'est sa ville natale, il y a ses racines : "je suis né à Marseille", "naître à Marseille", "on est chez soi à Marseille" Fils d'immigrés (père italien et mère espagnole), il s'est toujours senti bien dans "sa" ville qui est aussi celle de tous les "autres".
Ce n'est ni le structure ni la beauté de la ville qui le séduisent mais son caractère profondément humain, offrant un mélange culturel unique : "ma culture du monde", "ma première éducation du monde", "Marseille est un passeport".
Marseille a donné une éducation morale et politique à l'auteur qui a appris les grandes valeurs de l'humanité : "accueil, tolérance, respect de l'autre, amitié, fidélité, amour". Marseille n'est pas un vase clos mais l'illustration de la liberté des peuples et de leur possible coexistence : "une porte qui resterait ouverte, toujours"

IV - REECRITURE

Les passages réécrits à la première personne du pluriel, avec les changements nécessaires :

1. "D'où que nous venions, nous sommes chez nous à Marseille. Dans les rues, nous croisons des visages familiers, des odeurs familières".
2. " Nous aimons croire - car nous avons été élevés ainsi - que Marseille, notre ville, n'est pas une fin en soi".