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Mélusine est une sorcière qui n'existe que... dans une bande dessinée.
"Mélusine ressemble à une sorcière: elle a un chapeau noir, des vêtements et des collants noirs.. Mais c'est aussi une charmante jeune fille. Elle porte des mini-jupes et, surtout, n'a pas de grosses verrues sur le nez. Elle est même plutôt jolie."
D'abord nous avons lu la bande dessinée. Nous avons regardé les bulles, les vignettes, les dessins. Nous avons analysé comment un dessinateur exprime les mouvements et les émotions ( dans le dessin ci-dessus ou voit que Mélusine bouge son bras, qu'elle est inquiète : un trait et trois gouttes de sueur disent cela)
Nous avons ensuite lu les textes et nous avons repéré les onomatopées, les dialogues, les bruits, les récits..
" En fait, lire une bande dessinée , c'est pas si simple!"
Ensuite nous avons découvert ce charmant personnage. Mélusine fait des gaffes, c'est une apprentie sorcière.
Pour s'en rendre compte, il suffit de cliquer sur l'image pour l'agrandir.
" Elle ne connaît pas trop les potions et provoque des catastrophes! Moi j'aime bien les sorcières rigolotes comme elle. "
Ensuite nous avons travaillé sur un autre extrait de la bande dessinée. Le professeur n'a donné que les quatre premières images. A l'oral, nous avons imaginé toutes les façons de faire , et toutes les bêtises de Mélusine. Certains ont eu beaucoup d'imagination. Mais , à la fin tout le monde voulait voir "la vraie histoire".
Pour la lire, cliquer sur l'image.
Le professeur nous a proposé d'écrire l'histoire de ce texte en choisissant un narrateur: certains ont choisi Mélusine, d'autres la tante et enfin le petit gland de l'histoire.
Chacun a fait un brouillon et ensuite nous avons joué au professeur. Nous avons donné des conseils d'écriture, nous avons corrigé des erreurs. Ensuite chacun a amélioré son texte.
Voici, trois exemples de textes que nous avons écrits et améliorés.
Mélusine raconte
Jusqu'à
ce matin, j'étais tranquille dans ma forêt. Je me balançais sur ma
branche, de ci, de là. Les oiseaux chantaient et les papillons voletaient
autour de moi. J'étais bien, rafraîchi par la brise du printemps.
Tout à coup, une jolie jeune fille s'est approchée de moi. Elle parlait
toute seule mais je ne comprenais pas tout ce qu'elle disait. On aurait
dit qu'elle attendait quelqu'un. La
jeune fille m'a posé
sur le sol et a récité une formule magique, quelque chose comme "Abracadabri,
Abaracadabra!". Aussitôt, j'ai senti que ça bougeait en moi.
Je me suis mis à frissonner.
Des choses se passaient en moi, des choses que je ne comprenais
pas! Et soudain, j'ai
grandi, grandi, grandi. Mon tronc a poussé jusqu'au ciel.
Je voyais toute la forêt à mes pieds.
Le vent des hauteur agitait mes feuilles. Mais
tout à coup, j'ai senti
un grand choc à hauteur de ma cime. Une drôle de vieille femme montée
sur un balai m'avait cogné. Assommée, elle est descendue en vrille
jusqu'au sol. Je n'ai pu entendre qu'un grand "plaf!",
puis des jurons, et un nuage de poussière est monté jusqu'à
moi.
La tante raconte Aujourd'hui,
j'avais rendez-vous dans la forêt avec ma tante. Cela faisait au moins
trois cents douze ans que je ne l'avais vue. Lorsque je suis arrivée,
bien-sûr, il n'y avait personne. Ma tante avait oublié de me donner
le lieu exact de notre rencontre. Je savais que j'allais être ennuyée.
Deux heures plus tard, comme sœur Anne qui ne voyait rien venir, il
n'y avait toujours point de tante à l'horizon. Que faire pour qu'elle
me trouve dans cette forêt si sombre?
Des
signaux de fumée comme les petits indiens? Trop dangereux! Des
petits cailloux blancs comme le petit Poucet? Ma tante est myope comme
une taupe! Ou
alors, comme toute bonne sorcière, faire un petit tour de magie? Je
me suis dit: " Voyons un peu ce que je peux trouver par ici!"
Un gland de chêne se balançait sur une branche. Je tenais mon idée.
Un
peu de poudre de licorne.. Et boum! Un arbre géant a jailli du sol.
J'avais sûrement un peu exagéré
sur la dose! Le chêne s'est mis à grandir, grandir jusqu'à atteindre
les nuages. Tout
à coup , j'ai entendu un grand choc et aussitôt un hurlement de colère.
Ma tante, toujours aussi myope, avait cogné la cime de l'arbre. Son
balai s'était brisé et tous deux dégringolaient à toute vitesse. "Gare
à la punition", me suis-je dit. Enfin bref, j'avais quand même
trouvé ma tante. Le gland raconte
Comme
tous les cent cinquante ans, j'avais rendez-vous avec ma petite fille.
Je voulais lui donner son cadeau d'anniversaire: un petit grimoire
de maquillage! C'est toujours ce genre de gadget qui plait à une adolescente.
Je lui ai donc donné rendez-vous au milieu de la forêt de Brocéliande. Quelle
idée ! J'avais oublié
que, en quatre cents ans, une forêt change beaucoup! Elle
était devenue si
grande qu'un dragon n'y aurait pas retrouvé
ses petits! . Pendant des heures j'ai donc survolé toute la
vallée. Rien. Des arbres,
des feuilles et trois pies! Au moment où j'allais repartir,
un peu déçue d'avoir raté ma petite nièce, j'ai cogné contre quelque
chose de très dur et de très haut.
Un chêne gigantesque venait de se dresser devant moi! Faut
dire que j'allais à toute vitesse, et à mon âge on oublie souvent
de respecter les limitations de vitesse. Mon balai s'est alors brisé en deux et moi, j'ai vu trente six chandelles. Je me suis mis à tomber en vrille. Au passage, mon dentier s'accrochait et arrachait les feuilles de ce maudit chêne .. Je n'ai d'ailleurs jamais autant mangé de verdure de ma vie. Enfin j'ai atterri. Du moins, je me suis écrasée au sol. Je me suis enfoncée de deux mètres dans la terre! Et qui était au-dessus de moi entrain de me regarder? Mélusine en personne. Elle était toute rouge de honte. Bon je n'ai pas trop crié, c'est encore une apprentie sorcière. Mais la prochaine fois je lui apprendrai à doser ses potions magiques
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A partir de ces textes nous avons essayé de construire les critères de réussite d'un récit raconté par un narrateur qui est dans l'histoire:
Il faut que le lecteur voit la scène: il faut des détails ( description et geste).
Il faut que le lecteur sente ce que sent le narrateur: Il faut dire les sentiments.
Il faut que le lecteur entende les personnages: Il faut parfois écrire des paroles au style direct.
Il faut que le lecteur ait envie de lire: L'orthographe et la ponctuation doivent être respectées.