Héros volants

 

1 Encore une image

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Un pied, des plumes?

Qu'est ce que c'est?

 

Un ange qui se déshabille.

Un homme qui se transforme en canard.

Un danseur qui perd son tutu.

Une poule à pied humain.

Un personnage qui vit dans les nuages.
Le Dieu Hermès , le Dieu aux pieds ailés.

Une sirène du ciel.

 

 

2 Et si c'était Icare?

 

Donc nous avons rencontré Icare.

D'abord le professeur a lu la version longue de l'histoire. Nous avons écouté et pris des traces de lecture. Ensuite plusieurs élèves ont raconté l'histoire.


Voici le texte que le professeur a lu.

 

 

LE VOL D'ICARE

 

Dédale était un travailleur infatigable et doué. Il fabriquait des merveilles dans son atelier d'Athènes. C'était un ingénieur, un sculpteur, un architecte de génie. C'est lui, dit-on,  qui a inventé tous les outils qui permettent de travailler le bois. Il a inventé aussi les voiles qui offrent aux hommes la possibilité de naviguer loin et longtemps. Dédale était un artiste puissant, capable de rivaliser avec Héphaïstos, le dieu forgeron.

Dédale connaissait son génie. Il le connaissait trop puisqu'il le remplissait d'orgueil. Un jour, dans son atelier, Dédale regardait l'un de ses ouvriers au travail. Soudain la colère marqua son visage; il s'approcha de son jeune apprenti et le tua. Dédale, jaloux de son art et de sa suprématie, avait compris que ce jeune homme qu'il avait formé aurait été, un jour, capable de le surpasser. Ne pouvant le supporter, il venait de commettre un crime terrible. Pour punition de cet acte impardonnable, Dédale fut chassé d'Athènes. II se réfugia donc chez le roi Minos, dans l'île de Crète. 

 

Minos accueillit volontiers le fugitif . Mais l'étrange Pasiphaë , l'épouse du grand roi, remarqua très vite le génie qui venait de débarquer sur son île. Pasiphaë était amoureuse d'un magnifique taureau, elle demanda donc à Dédale de l'aider à vivre son amour.

Pasiphaë était folle mais puissante, Dédale accepta. Il inventa donc  une fausse vache dans laquelle la reine Pasiphaé allait pouvoir se cacher et ainsi se faire aimer de son animal favori. L'imitation était si belle que le taureau en fut trompé.  Neuf mois plus tard, Pasiphaé accoucha du Minotaure, monstre  moitié homme, moitié taureau.

Minos , jaloux , fut pris d'une colère terrible. Mais à son tour, il  demanda de l'aide a Dédale. Le roi connaissait bien sa réputation d'habile architecte ; il lui ordonna donc de construire une bâtisse qui puisse servir de demeure au Minotaure. Dédale inventa un palais souterrain, fait d'un inextricable réseau de couloirs et de salles, le Labyrinthe. Quiconque y pénétrait pouvait être assuré de n'en jamais sortir, quand bien même il parviendrait à échapper au Minotaure.

Le Minotaure était un monstre cruel. Il dévorait de la chair humaine. Pour le nourrir, les Athéniens, que Minos avait battus à la guerre, devaient envoyer une rançon de sept jeunes hommes et sept jeunes filles. Ces jeunes gens étaient alors jetés un à un dans le labyrinthe pour servir de nourriture  au monstre. Un jour Thésée, un athénien volontaire pour servir de nourriture au monstre, se rendit en Crète avec la ferme intention de  tuer le monstre. Dès que Thésée débarqua sur l'île, Ariane, la fille du roi  Minos, tomba amoureuse de lui.  C'est alors que Dédale se sentit soudain responsable de ces meurtres atroces. Il fabriqua donc un fil qui  permit à Thésée et à Ariane de s'échapper du Labyrinthe une fois le Minotaure tué.

Quand Minos découvrit la nouvelle  trahison de son protégé, il l'enferma dans le Labyrinthe avec son jeune fils Icare et les garda emprisonnés.

Minos  donna l'ordre qu'aucun navire n'accepte de transporter Icare et son père. Ils étaient bel et bien prisonniers

L'ingénieux Dédale trouva , malgré tout,  une solution. S'ils ne pouvaient quitter l'île par la mer, du moins le pouvaient-ils par les airs. Icare  fut stupéfait quand son père lui fit part de son projet. Voler. Voler comme les oiseaux.

Dédale se mit immédiatement au travail. Il construisit deux paires d'ailes. Une pour lui et une pour Icare. Outre la difficulté que représentait l'exécution de ces deux objets, la nécessité de les fabriquer en secret stimula l'ardeur et l'imagination de Dédale.

Les plumes, volées à de vrais oiseaux, furent habilement liées les unes aux autres. Dédale parvint à fabriquer ainsi quatre magnifiques ailes. Pour qu'elles soient souples et légères, il employa le moins possible de matériaux lourds. Il utilisa surtout de la cire pour coller les plumes les unes aux autres.

Bientôt son œuvre fut terminée. Il procéda à des essais afin de trouver le meilleur équilibre. Quand il fut satisfait de la tenue de ses ailes, il fit promettre à son fils de lui obéir et de faire exactement comme lui. Icare promit. Dédale expliqua qu'il ne faudrait voler ni trop bas, près des flots, ni trop haut, près du soleil. Dans le premier cas, l'eau mouillerait les ailes et, en les alourdissant, entraînerait la chute des hommes-oiseaux ; dans l'autre cas, la chaleur du soleil ferait fondre la cire, et les plumes qui constituaient les ailes se décolleraient une à une. Icare promit de faire tout ce que son père lui avait ordonné.

Dédale fut très  ému lorsqu'il prit son envol. Il savait qu'il était le premier humain à voler, il savait aussi que l'entreprise était périlleuse. Mais l'exploit le tentait. S'il réussissait, sa renommée était établie à jamais. Le cœur battant, le père et le fils s'envolèrent. Très vite les côtes de la Crète se dessinèrent sous eux. Ils volaient ! Ils avaient réussi !

Les pêcheurs n'en croyaient pas leurs yeux. Ils oublièrent filets et poissons pour suivre le vol de Dédale et de son fils.

 

Icare était ivre d'allégresse. Etait-ce uniquement par insouciance, par jeu, qu'il voulait monter plus haut que son père ? Ne serait-ce pas aussi par désir de le surpasser ?

Toujours est-il qu'Icare désobéit et s'approcha du soleil. La cire fondit et les plumes, une à une, tombèrent dans la mer. Icare se rendit compte de sa bêtise. Trop tard. Il perdait l'équilibre, et commença à se mettre en vrille. Mais la vigueur de ses muscles lui permit de battre l'air tellement vite et tellement fort qu'il parvint, pendant quelques instants, à maintenir une trajectoire horizontale. Les plumes continuaient néanmoins à se détacher de ses ailes artificielles.

Icare comprit qu'il devait descendre le plus vite possible au plus près de la surface de la mer. La manœuvre était délicate. S'il plongeait trop vite, il savait qu'il  ne pourrait freiner à temps son vol en piqué car le peu de plumes qui lui restait n'aurait pu suffire pour supporter et la vitesse et son poids. Aussi, décida-t-il d'essayer de perdre de l'altitude par un mouvement régulier et uniforme. Il lui fallait absolument ménager les quelques plumes qui restaient encore solidaires de son dos. Il espérait qu'en s'éloignant de la chaleur du soleil la fonte de la cire cesserait et qu'il pourrait, à basse altitude, continuer son voyage aérien.

Dédale, persuadé que son fils était fidèle à sa promesse, volait sans se retourner, sans inquiétude.

Les pêcheurs qui suivaient, de leur barque, les évolutions de ces étranges hommes-oiseaux se rendirent compte qu'Icare était en difficulté. Ils crurent  un instant que le jeune homme s'amusait à faire des figures audacieuses. Cependant, malgré tous ses efforts, Icare ne put  maîtriser les événements. Il apparut alors clairement aux pêcheurs que ce qu'ils avaient pris pour un jeu allait devenir une tragédie. Atterrés, ils regardaient le jeune homme... et s'attendaient au pire. Ils avaient pitié de l'enfant qui continuait à se battre contre les airs mais en même temps ils espéraient qu'un malheureux hasard ne choisirait pas de faire tomber Icare dans leur barque. Leur mort à tous serait inévitable.

Or très vite, le vent, comme s'il avait entendu les pêcheurs penser, porta Icare presque au-delà de leur vue. Icare criait, personne ne pouvait l'entendre. Une dernière fois, le fils aurait voulu parler à son père, lui demander pardon d'avoir aussi sottement désobéi. Mais Dédale était loin devant.

La mort était proche. Icare le savait. Très vite, en même temps qu'il tombait, il revit le cours de sa vie, ses jeux d'enfant à Athènes, ses premiers pas dans l'atelier de son père et cet instant fatal où il avait désobéi. Combien cette envie lui paraissait maintenant dérisoire! Il aurait voulu remonter le cours du temps et faire que ce moment n'ait jamais existé. Mais les dieux ne permettent pas que les hommes modifient le destin.

Au moment de rencontrer la surface de la mer, Icare eut encore un espoir. Bien qu'il sache que sa vitesse allait rendre la mer aussi dure qu'un mur de briques, il rassembla toute son énergie pour se tendre comme une flèche. "Il faut absolument que j'exécute un plongeon parfait", se dit-il. Ce fut sa dernière pensée. Dédale n'avait rien vu, n'avait rien entendu. Quand, enfin, il se retourna pour voir si tout allait bien, son fils avait disparu du ciel. Il le chercha, il le chercha longtemps d'un bout à l'autre de l'horizon. En vain. Soudain, il vit des plumes sur la mer et comprit son malheur. Icare, ce jeune fou, avait désobéi malgré sa promesse.

En souvenir de ce malheureux premier vol humain, on nomme mer Icarienne la mer où sombra le jeune homme.

Dédale, inconsolable, se réfugia en Sicile. Pour tenter d'oublier sa peine, il se lança à corps perdu dans de grands travaux. Il construisit les remparts qui protégeaient Agrigente. A Sélinonte, il édifia des thermes somptueux. Il creusa un immense canal, érigea temple sur temple. Mais sa peine était toujours présente.

Un jour, Dédale apprit enfin le lieu exact de la chute de son jeune fils. En effet, Hercule avait ramassé le corps d'Icare et l'avait enseveli selon les rites. En remerciement de ce geste, Dédale construisit un temple colossal et, sur les portes du sanctuaire, il sculpta son aventure.

On raconte qu'il ne put jamais achever son œuvre, car, quand il lui fallut sculpter la chute de son fils, ses mains tremblaient tellement au souvenir de ce douloureux moment que le ciseau tombait continuellement à terre.

La mythologie Grecque; Nathan


Puis, à notre tour, nous avons lu une autre version du texte. Nous avons surligné les passages qui donnaient de nouvelles informations.

 

 

DEDALE ET ICARE,

 

Dédale était un artisan athénien , son nom signifie « l'ingénieux». Il était célèbre pour ses nombreuses oeuvres et inventions. Son père était appelé  «celui qui est agile de ses mains». Dédale, en grandissant, devint un des meilleurs peintres et sculpteur d'Athènes ; ses oeuvres étaient si vivantes qu'elles paraissaient réelles.

    Un jour, alors que Dédale était encore jeune,  sa soeur lui demanda de prendre son fils , Perdix, comme élève. Mais le garçon se révéla meilleur artisan que Dédale lui-même. Le jeune apprenti inventa la scie (il s'était inspiré de la mâchoire du serpent) le compas du géomètre et le tour du potier.

Dédale , terriblement jaloux des talents de son neveu, le tua de façon abominable:il le poussa du haut  d'un temple, dans la mer. La déesse Athéna, qui aimait  Perdix pour son habileté, le vit tomber et le transforma aussitôt en perdrix . Pour son crime, Dédale dut comparaître devant le tribunal de Dieux.

    Les dieux le condamnèrent à partir en exil en Crète. Là, il fut accueilli par le roi Minos. A sa demande, Dédale accomplit des exploits de construction mécanique. Mais son invention la plus étrange fut une fausse vache dans laquelle la reine Pasiphaé se cacha pour se faire aimer d'un taureau. Le taureau fut trompé par l'imitation. Pasiphaé accoucha neuf mois plus tard du Minotaure, monstre  moitié homme, moitié taureau.

Minos, honteux de ce monstre, décida de le cacher . Il  demanda à Dédale de construire une prison très sûre: le Labyrinthe. Celui qui y pénétrait ne pouvait pas en sortir.

    Le Minotaure fut installé au centre de ce labyrinthe.. Il était nourri de chair humaine ; pour cela, les Athéniens, que Minos avait battus à la guerre, devaient envoyer tous les neuf ans une rançon de sept jeunes hommes et sept jeunes filles.

Ces jeunes gens étaient alors jetés un à un dans le labyrinthe pour servir de nourriture  au monstre. Lorsque Thésée se rendit en Crète pour tuer le monstre, Dédale se sentit responsable de ces meurtres atroces. Il fabriqua un fil qui  permit à Thésée et à Ariane de s'échapper du Labyrinthe une fois le Minotaure tué.

Quand Minos découvrit la trahison de Dédale, il l'enferma dans le Labyrinthe avec son jeune fils Icare et les garda emprisonnés.

    Très vite, dédale se rendit  compte que toutes les méthodes habituelles pour s'échapper demeuraient vaines. Le grand inventeur dit à son fils : "Notre  fuite peut être empêchée par ces murs et par la mer qui nous entoure. Mais l'air et le ciel sont libres."  Dédale décida donc de s'envoler du labyrinthe avec des ailes semblables à celles des oiseaux.

Il construisit avec de la cire et des plumes une paire d'ailes pour Icare et une paire  pour lui-même. Dédale conseilla à Icare de ne voler ni trop haut ni trop bas . Il craignait que la chaleur du soleil fasse fondre la cire. Il craignait tout autant les embruns de la mer qui alourdiraient les plumes.

Enfin Dédale  se lança dans les airs, suivi de près par Icare. Ils volèrent vers le nord-est, mais lorsqu'ils commencèrent à s'approcher des terres, l'enthousiasme d'Icare l'emporta trop haut dans les airs.

Comme il s'approchait du soleil, la cire de ses ailes fondit, et il fut précipité dans la mer qui porte désormais son nom.

    Dédale atterrit sur une île et y enterra le corps de son fils. Une perdrix (qui était son neveu Perdix) fut le témoin plein de joie de son chagrin.

   

 

Par groupe, nous avons rédigé une fiche sur les personnages de l'histoire. Et nous avons expliqué pourquoi l'image du pied ailé pouvait illustrer la légende de Dédale et d'Icare.

En voici un exemple

 

Icare

      Icare est le fils de Dédale. C'est un enfant qui n'obéit pas trop.

      Quand il s'envole avec ses ailes, il s'approche trop du soleil. La cire fond et il plonge dans la mer. 

       Son père est très triste. Il l'avait prévenu. 

 

 

 

Enfin, nous avons lu une dernière version du texte qui a été publiée dans "Science et Vie Junior".

Cette version est présentée comme un journal. Nous avons observé les différences et les caractéristiques de l'article. 

 

Il y a un titre qui ressemble à un fait divers.
il y a un surtitre

Il y a un encadré qui reprend une phrase de l'article.
Le texte est au présent comme si l'histoire se passait aujourd'hui.

Il y a des mots qui appartiennent au vocabulaire du journalisme.

Il y a des interviews des témoins et des acteurs principaux. 

Le vocabulaire est assez familier. 

Le texte finit par un jeu de mots.
Il y a des mots qui n'existaient pas à l'époque. 

 

 Enfin ,une ( toute ) dernière version du mythe: la bande dessinée.( pour voir l'image, cliquez dessus!)

 

   

 

 

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